Déplacement Interne de Population Rapport de Situation #1 / Samedi 11 mai 2024

Aperçu de la situation

La situation sécuritaire demeure tendue à Port-au-Prince, avec la persistance des actes de violence perpétrés par les groupes armés qui opèrent dans de vastes zones de la capitale haïtienne. Les habitants des quartiers touchés continuent de subir les conséquences humanitaires de cette situation. Les bandes armées étendent leur influence dans la zone sud de Port-au-Prince, avec désormais la commune de Gressier qui rejoint Martissant, Fontamara et Mariani après plus de trois ans. Dans la nuit du 10 au 11 mai 2024, des hommes armés ont attaqué cette ville, contraignant plus de 4,000 familles à fuir vers les communes de Léogane, Petit-Goâve et Jacmel, dans la région du Sud. Au cours de cette attaque, les criminels ont incendié des véhicules dans la cour du commissariat et de la mairie de la ville. La présidente de la CPC de Gressier, Mme Dolcé Pauline, le maire Bertrand Jean Vladimir et le CASEC Joseph Jean Wilson ont informé par téléphone que près de 20,000 personnes ont quitté leur domicile pour échapper à la violence des gangs. Les zones touchées par cet exode incluent Village Merci, Morne Bateau, Exavier Ville, Morne Cimetière, Morne à Chandelle, Centre-ville, Village Food for the Poor, Garde Gendarme, Carrefour Citron, Colin, Sous-fort, Bois Granman, Kay Mason, Bois Boko, Colombier, Santo, Village FLM, Bero, Ka Juste, et Colline. La plupart des déplacés ont trouvé refuge dans la commune voisine de Léogane.

Selon les informations communiquées par le CPC de Léogane, M. Georges Clément, 251 familles se sont réfugiées sur les places d’Anacaona et de Sainte Rose. Parmi elles, 100 familles ont exprimé le souhait d’être hébergées au lycée Anacaona, mais en raison des activités scolaires en cours, l’accès leur a été refusé. Vingt-huit de ces familles se sont alors rendues sur la petite place Sogebank, tandis que les 72autres ont trouvé refuge chez des familles d’accueil. Selon les rapports du CPC, 85 autres familles ont été repérées du côté de Petite Rivière. Cependant, il a été signalé la présence d’une foule estimée à environ 6000 personnes, de part et d’autre de la Grand-Rue et de la rue Sainte-Croix. D’autres familles, localisées à Carrefour Dufort, étaient en attente à la station menant vers la ville de Jacmel. Le coordonnateur de la DPC du Sud-Est, M. Ronald Delice, joint par téléphone ne dispose pas encore de chiffres concernant le nombre de personnes déplacées en provenance de cette zone. Le CPC de Petit-Goâve, M. Ronald Louis, de son côté, est en train de collecter des données pour mieux évaluer la situation et tenir informer les partenaires.


Coordination et défis

Malgré les conditions difficiles sur le terrain, les autorités locales, tant du côté de la mairie que du côté de
la DPC, maintiennent leur engagement. Les comités de protection civile (CPC) de Gressier, de Léogane, de Petit-Goâve et de Jacmel sont en état d’alerte pour assurer la coordination des premières évaluations et des réponses initiales. Les administrations municipales de Gressier et de Léogane s’efforcent d’apporter
leur assistance en facilitant la collecte d’informations et en essayant de regrouper les personnes dispersées. ADRA mobilise ses ressources en déployant des équipes supplémentaires sur le terrain afin de soutenir les autorités locales dans les évaluations d’urgence des dommages, dans l’analyse des besoins aussi bien que dans la mise en place des premières réponses. Cependant, en raison de la complexité de la situation, notamment en ce qui concerne l’accès aux zones touchées, la sécurité et la disponibilité des intrants locaux, il est nécessaire de concevoir un plan d’action adapté impliquant l’ensemble des organisations et des autorités sur place. Par conséquent, il est essentiel d’organiser une réunion d’urgence avec tous les acteurs humanitaires concernés dès que les données issues de l’évaluation de la DPC seront disponibles.

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